🎯 Notre pronostic
Outsiders: Jeff de Monpaz (11), Jerko des Budents (7)
Surprise: Jazzie Marivaloise (5)
Mes chers concitoyens amateurs de sensations fortes et de pertes financières organisées, nous voici rassemblés pour cette passionnante démonstration de comment onze chevaux de 6 et 7 ans vont se disputer 20 000 euros sur 2550 mètres à Beaumont-de-Lomagne. Cette course, baptisée Prix Soal Racing (ce qui, selon mon dictionnaire, ne veut strictement rien dire, mais c’est déjà plus poétique que “Prix du Contribuable Qui Va Encore Se Faire Plumer”), nous offre un plateau d’une médiocrité si parfaitement assumée qu’elle en devient presque touchante. 🎭
Permettez-moi, avant d’entrer dans le vif du sujet, de vous rappeler que le trot attelé est un sport où l’intelligence humaine consiste essentiellement à confier son destin financier à des quadrupèdes dont le quotient intellectuel avoisine celui d’un ministre de l’Éducation nationale. C’est dire si nous nageons en pleine poésie !
John Steed (9), sous la conduite de l’illustrissime E. Raffin et l’entraînement de D. Crespel, incarne à lui seul tout ce que le trot peut offrir de plus raffiné en matière de cynisme organisé. Ce hongre de 6 ans, qui porte un nom digne des meilleurs épisodes de “Chapeau Melon et Bottes de Cuir”, débarque avec un palmarès récent “1a 2a 3a 1a” qui ferait pâlir d’envie le parcours scolaire d’un polytechnicien.
Sa dernière victoire à Royan Atlantique il y a 23 jours, face à quinze adversaires sur 2475 mètres, témoigne d’une forme qui, contrairement à celle de nos hommes politiques, semble authentique. E. Raffin, avec ses 30% de victoires locales et ses 50% de places sur cet hippodrome, possède cette particularité rare dans le monde du trot : il gagne plus souvent qu’il ne perd, ce qui est déjà un exploit considérable dans un sport où la logique a généralement autant de place qu’un syndicaliste dans une réunion du MEDEF.
John Steed cumule 83 410 euros de gains, ce qui représente à peu près le salaire annuel d’un enseignant, mais en beaucoup plus utile à la société. Son record personnel à 1'14"1 le place techniquement au niveau de ces chevaux qui savent courir vite sans pour autant comprendre pourquoi ils le font - un peu comme nos concitoyens qui votent, finalement.
L’association Raffin-Crespel fonctionne avec cette harmonie parfaite qu’on ne trouve habituellement que dans les couples de septuagénaires qui ne s’adressent plus la parole depuis 1987. Sur cette distance de 2550 mètres, John Steed part avec tous les attributs du favori logique, c’est-à-dire celui qui va décevoir le moins possible ses partisans ! 🚀
Jeff de Monpaz (11), mené et entraîné par L. Lalande (encore une de ces entreprises familiales qui prospèrent dans le trot comme les dynasties politiques en démocratie), représente cette catégorie de chevaux qu’on appelle dans le jargon “les anciens combattants”. Avec 87 875 euros au compteur, c’est le Crésus local, ce qui ne l’empêche pas d’afficher une forme récente “3a 2a 1a 3a” qui montre qu’il sait encore comment on fait pour arriver dans les trois premiers.
Sa dernière troisième place à Biarritz il y a 33 jours prouve qu’il n’a pas totalement perdu cette faculté remarquable qu’ont certains équidés de galoper plus vite que les autres sans raison apparente. L. Lalande (8.22% de victoires locales, 26.03% de places) fait partie de ces entraîneurs qui ont cette philosophie simple : “Mon cheval court, et s’il arrive dans les premiers, c’est bien, sinon, c’est qu’il avait autre chose à faire.”
Le record personnel de Jeff de Monpaz à 1'13"3 en fait techniquement le plus rapide du lot, ce qui dans le trot équivaut à être le plus cultivé dans une assemblée de députés - c’est relatif, mais c’est déjà ça ! Ses 100% de places locales (deux sorties, deux places) témoignent de cette régularité qu’on admire chez les chevaux comme chez les fonctionnaires : ils sont là, ils font leur boulot, et on ne leur en demande pas plus ! 🎯
Jerko des Budents (7), confié à G. Gilard et Y. Henry, représente cette catégorie de chevaux qu’on pourrait qualifier de “moyennement moyens avec des pointes d’excellence”. Sa forme récente “3m 1m 9a 7a 7a” raconte l’histoire d’un cheval qui sait encore gagner quand les astres s’alignent et que la concurrence prend un jour de congé.
Avec 76 225 euros de gains, Jerko des Budents se situe dans cette classe moyenne du trot qui correspond à peu près au niveau intellectuel de nos éditorialistes : ni brillant, ni catastrophique, mais suffisamment présentable pour qu’on lui confie des responsabilités. Y. Henry (10.46% de victoires locales, 26.32% de places) fait partie de ces entraîneurs qui ont compris que dans le trot, comme en politique, il vaut mieux promettre peu et tenir ses promesses que l’inverse.
Son record à 1'14"4 le place dans la catégorie des “techniquement correct”, ce qui dans le monde du trot équivaut à être “moralement intègre” en politique : c’est rare, mais ça ne garantit pas le succès ! Sa dernière troisième place à Biarritz montre qu’il sait encore tenir son rang dans les belles compagnies. ⭐
Jazzie Marivaloise (5), entre les mains de Mlle DL. Posthumus et S. Cambou, affiche 43 410 euros de gains et une forme récente “8a 3a 11a” qui évoque irrésistiblement le parcours d’un candidat aux législatives : quelques moments de grâce noyés dans une médiocrité générale. S. Cambou (14.29% de victoires locales) a cette particularité d’être plus efficace sur ce terrain qu’un représentant syndical en négociation salariale.
Jet du Ravary (8), mené par L. Goetz pour R. Bouvier, traîne ses 82 545 euros avec une forme récente “Dm Dm 1m” qui témoigne d’un potentiel intact mais d’une régularité comparable à celle des prévisions météorologiques. Son record à 1'13"2 en fait techniquement l’un des plus doués, ce qui prouve qu’avoir du talent et savoir s’en servir sont deux choses différentes.
Jatiluwih (1), sous la direction de F. Clozier et X. Decaudin, présente un profil de “outsider potentiel” avec ses 37 520 euros de gains modestes mais sa récente quatrième place qui montre qu’il sait encore compter jusqu’à quatre, ce qui est déjà remarquable pour un équidé.
Les confrontations directes nous enseignent que John Steed a récemment dominé Jersey Bleue, confirmant sa montée en puissance actuelle. Jeff de Monpaz s’est imposé face à Jerko des Budents, prouvant que l’expérience peut parfois pallier les faiblesses techniques.
Ces duels révèlent un lot homogène où les écarts se jouent sur des détails, un peu comme les différences entre nos partis politiques : en surface, tout se ressemble, mais au final, c’est celui qui fait le moins d’erreurs qui l’emporte !
Dans cette course où onze destins équins vont se croiser dans l’indifférence générale du public, John Steed (9) part avec les faveurs du pronostic. Son association avec l’excellent E. Raffin, sa forme récente impeccable et sa classe technique en font le candidat le plus crédible à la victoire.
Jeff de Monpaz (11) peut jouer les trouble-fêtes avec son expérience et sa connaissance du terrain. Jerko des Budents (7) mérite le respect en tant qu’outsider sérieux.
Cette course ressemble finalement à une soirée électorale : on connaît à peu près le résultat avant même que ça commence, mais on regarde quand même, par masochisme ou par habitude. Dans le trot comme en démocratie, l’essentiel n’est pas de gagner, c’est de participer - et de ne pas trop perdre !
Analyse générée le 2025-08-31